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Publié le par jérémiah


problème n°1: comment faciliter l'intégration des jeunes, qui ont évolué dans l'abandon le désespoir et la violence, dans la société ?
localisation: Bychory, Kolin, Česká Republika
solution: le centre de Bychory
origine de la solution:

« Bychory, la pension de tous les espoirs

Le vaste bâtiment blanc, le complexe sportif et les écuries sont plongés dans un épais silence. Soudain, le retentissement d'une sonnerie dérange cette ambiance de château endormi. Les salles de jeux, les chambres, la salle à manger, le studio d'enregistrement, les salles informatiques comme les ateliers de peinture, de poterie et de menuiserie s'animent subitement. C'est l'heure de la récréation. Un petit groupe de filles et de garçons se pressent autour d'un gaillard de 44 ans qui passe dans le couloir ; pendus à ses basques, ils lui relatent frénétiquement les évènements de la matinée. Nous sommes dans un centre pour ados en difficulté de la commune de Bychory, près de Kolin [à l'est de Prague, dans le centre du pays], et la popularité qui entoure son directeur, Ales Bures, n'a pas l'air feinte. Cela malgré le fait que ce centre n'est pas épargné par les critiques qui visent pratiquement tout le système de protection de l'enfance en République tchèque. Les enfants qui ont passé des années dans ces établissements d'Etat n'ont aucune perspective de réussite : des statistiques récentes révèlent que la moitié des jeunes pensionnaires des orphelinats tchèques finissent entre les murs d'une prison. Alors, en ce qui concerne le centre de Bychory, ne parlons pas immédiatement d'un coup de foudre, mais d'une preuve qu'au milieu de cette impitoyable machine on peut créer un monde inspiré.
[...] Mais peu importe ce qui les amenés ici. Ce à quoi le directeur tient par dessus tout, c'est que ces enfants se retrouvent dans un environnement de créativité. Bures sait de quoi il parle : il a lui-même été formé à l'école de la vie.
[...] « Les enfants du centre connaissent mon histoire. Puisque, d'une certaine façon, eux aussi sont exclus de la société, ils sentent intuitivement que je sais de quoi je parle quand je les pousse à ne pas tomber pour cela dans le désespoir ou la violence. Je leur dis souvent que, pour y arriver, il faut de la volonté. »
[...] Pour Ales Bures, le sens de son travail est clair. « Nous devons préparer les enfants pour le jour où ils partiront d'ici », affirme t-il, rappelant les problèmes notoires de l'assistanat. « L'échec relatif de nombreux centres réside dans le fait qu'ils créent autour des enfants une bulle de protection. Quand elle éclate, la crise est là, car une personne dotée d'une histoire traumatique et élevée cette façon ne sait plus comment avancer sans soutien. » Un des moyens d'apprendre aux jeunes le contact avec le « monde normal » est l'apprentissage de la gestion de l'argent. Les enfants du centre reçoivent de l'argent de poche, ils participent seuls à certaines sorties extrascolaires et doivent, à cette occasion, établir, puis respecter le budget de la journée. »


par Jaroslav Formanek, publié dans Reflex [quotidien de Prague], et traduit ensuite par Courrier International, pour l'édition n°909 du 3-9 avril 2008, p.22.

µrochąiŋ ąrrêT: dilemme du prisonnier

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Publié dans avancées sociales

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